Evasions
Equipes d'évasion - Camouflage
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Croquis de manequin pour l'évasion de 1942
Nous étions donc treize de la chambre à s’être décidés à partir et dès le début de l’affaire, les tandems d’évasion étaient constitués. Certains eurent le droit d’avoir un camarade étranger à la chambre comme co-équipier, mais à la condition de ne le prévenir que dans les tous derniers jours. Voici donc la composition des équipes et leurs itinéraires prévus en Allemagne. Pour la Belgique : Cornut - d’Harambure, Fajeau - Guyhur, Pascal - de Leusse, de la Gorce - de Cuniac. Pour la Sarre : Carayol - Didion, Bricard - Franceschini, Duhen - Aubathier et l’individuel Zagel ; enfin, pour la direction de Strasbourg : Massignac - Leduc et Rabin - Revol.

Dès le début des travaux, nous avions fixé - non sans mal - les conditions de départ. Après des discussions orageuses, il fut décidé de répartir sur deux jours nos départs, le 3ème jour étant laissé à la foule. Pourquoi deux jours ? Parce que nous étions trop nombreux pour pouvoir répartir les trois ou quatre gares environnantes le même jour. Il fallut donc tirer au sort la répartition des deux départs ; les heureux gagnants du premier tour furent : Duhen - Aubathier ; d’Harambure - Cornut ; Carayol - Didion et Fajeau - Guyhur, avec Duhen comme chef de file et déboucheur. Le 2ème jour était réservé à De Cuniac - De la Gorce, Bricard - Franceschini ; Pascal-de Leusse ; Zagel et Massignac - Leduc, avec de Cuniac comme chef de file et déboucheur. Enfin, le 3ème jour était réservé à la foule du camp prévenue un jour après le jour « J » ; Rabin qui avait peu travaillé au tunnel et qui s’était décidé à partir au dernier moment devait être en tête de ce troisième tour ; il devait finir tragiquement.

Certes, au deuxième tour, nous courrions de gros risques ; avant tout, celui de ne pouvoir partir si nos camarades évadés du 1er tour se faisaient de suite reprendre, ou si plus simplement, leur absence était signalée à l’appel de la journée suivant leurs évasions. Il fallait donc à tout prix réduire les risques de découvertes aux appels. Pour cela, nous conçûmes de faire remplacer les absents par des mannequins. A cet effet, nous avions confectionné des têtes en papier mâché, les avions colorées, puis montées sur une croix de bois. Le jour de l’appel, avec un passe-montagne, une pèlerine sur la barre transversale et des bottes en caoutchouc posées au dernier moment, le mannequin tenu par deux complices remplissait parfaitement son rôle. C’est ainsi que nos camarades réussirent à nous camoufler 17 à la fois, grâce à ces mannequins, sans que les allemands ne découvrent le stratagème.

Le groupe du tunnel des 16, 17 et 18 mars 1942 : BLOCK 2, BARACKE 35, STUBE 2

Debout de gauche à droite : de la GORCE, CARAYOL, CORNUT-GENTILLE, FAJEAU, d’HARAMBURE, André RABIN (assassiné par les allemands à la sortie du tunnel, le troisième soir et enterré au cimetière français de Gdansk dans la tombe n° 1249 puis ramené en france en 1951 à la demande de sa famille et inhumé au cimetière de THIAIS PARISIEN, Division 17, Ligne 12, Tombe 46 à côté de la tombe 47 où repose son frère Paul, caporal, prisonnier au Stalag IIA et tué dans le bombardement allié des usines de Warnemünde le 29 juillet 1943), BERNIER, ZAGEL, HALFER, AUBATHIER, DUHEN et CLAUZON