Les Activités Sportives
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Le prisonnier, même celui qui n’a pas dans ses projets immédiats une tentative d’évasion, se doit de conserver une bonne forme physique. Aussi, après les premiers jours consacrés à la récupération des fatigues de la guerre
et de la capture, et aussi pour profiter d’un été dont on savait qu’il serait court, a-t-on vu, chaque matin,
des groupes dirigés par un moniteur s’adonner à la culture physique, chacun choisissant sa méthode.
Nous avions parmi nous, quelques officiers issus du Bataillon de Joinville et qui ont su, très rapidement, organiser des séances qui se prolongèrent tout au long de notre séjour, tant à Gross Born qu’à Arnswalde
où la faiblesse d’un grand nombre d’entre nous amena nos médecins à en interdire la pratique.
Ce déploiement ne fut pas sans inquiéter quelque peu les Allemands : une simple anecdote le prouve.
Parmi les méthodes préconisées, l’une d’elles, très prônée avant la guerre, en particulier par le Scoutisme Français, la méthode Hébert, a soulevé la désapprobation de nos gardiens à qui il fallut longuement expliquer qu’il ne s’agissait nullement du conventionnel, le seul Hébert qu’ils connaissaient.
A Gross Born, les espaces relativement grands, les esplanades de chaque block, offraient toutes les possibilités
à ces exercices qui n’exigeaient aucun matériel particulier. Aussi les adeptes furent-ils très nombreux
à se perfectionner physiquement.
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Une des très rare baignade pour une partie des prisonniers dans le lac à 500 m
de l'Oflag IID - Gross-Born 1941
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La patinoire du bloc I
Gross-Born - Hiver 1941-1942 |
"La Fête de la Glace"
Oflag IID de Gross-Born - hiver 1942 |
Les rigueurs de l’hiver, toutefois, ont quelque peu freiné l’enthousiasme des néophytes : lorsque la température devient négative, se lever de bonne heure pour affronter l’air vif poméranien est beaucoup moins tentant.
A Arnswalde, la vaste salle de sports, la Turnhalle, a pu plus facilement recevoir les inconditionnels
de la musculation que le sol cimenté et caillouteux de la cour, beaucoup moins accueillant.
Au cours de l’été 1941, pour sanctionner les efforts de ces gymnastes, fut créé un Brevet Sportif du Prisonnier, copié sur le Brevet Sportif Populaire Senior, légèrement adouci. Mais il faut bien reconnaître que le succès ne fut pas à la hauteur des espoirs. Environ 400 officiers seulement s’y présentèrent et il y eut beaucoup de déchets...
Si bien que ce projet fut rapidement abandonné.
Puis, de l’éducation physique, on passa au sport qui exige généralement plus de matériel.
L’athlétisme,
sport individuel par excellence, commença à se développer.
Et petit à petit, on a vu des compétitions opposer quelques-uns des meilleurs athlètes du camp.
Du sport individuel, on passa au sport collectif. Et, bien sur, c’est le football qui fut d’ abord pratiqué.
Les esplanades de chaque block, où se faisaient les appels, pouvaient relativement facilement être aménagées
en terrain de foot et chaque block eut ainsi une ou plusieurs équipes et dès l’ouverture des blocks, en mars 1941, purent être organisées des rencontres qui parfois, ne manquèrent pas de piquant, car, outre les championnats inter-blocks, nous avons assisté àà des matchs opposant, par exemple, l’active et la réserve ou Saint-Cyr
et Saint-Maixent et même les différentes Universités entre elles.
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Baignade de 1941
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Au bord du "BUCHSEE" |
Baignade de 1941
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Le rugby, trop violent, n’eut pas beaucoup de succès, pas plus que le volley-ball dont on n’a vu quelques matches qu’à Arnswalde où la Turnhalle s’y prêtait beaucoup mieux ainsi qu’aux compétitions de basket-ball qui a été largement pratiqué. C’est, en effet, cette belle salle d’Arnswalde, prévue pour cela, qui a permis l’essor des sports spectaculaires que nous avons eus alors. Car très rapidement, chaque dimanche après midi, le tout Oflag prit l’habitude d’y venir applaudir ses champions.
Les Basques du camp, bien que relativement peu nombreux, ont su y recréer pour nous l’atmosphère des compétitions de leur sport local, avec tout le décorum qui l’accompagne, avec parfois tout un spectacle de danses et de chants basques ou béarnais. Avec la pelote, le tennis nous a permis aussi de grands moments de sport.
Dès la fin de 1942 et le début de 1943, des matches de qualité opposaient les très bons joueurs qu’étaient
nos camarades Plumenail, Pierrard, Delloye, pour n’en citer que quelques-uns. Puis lorsqu’ arrivèrent dans notre camp des camarades de Schoken, ils nous amenèrent un joueur de première série : Favieres, qui, de ce jour, remporta très régulièrement toutes les rencontres.
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Carte de membre de l'association sportive "France Sport" du Lieutenant Jean RECOUVREUR - Oflag IID Gross-Born |
Baignade en 1941 Oflag IID Gross-Born |
Baignade en 1941 |
De temps à autres, nous avons eu aussi quelques compétitions de tennis de table. Pour ce sport, l’entraînement était relativement facile. On a dit que chaque étage de nos casernes était traversé par un long couloir central qui, en son milieu, s’élargissait en un espace relativement spacieux et bien éclairé. C’est là que chaque block
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ut sa table de ping-pong permettant aux amateurs un entraînement intensif. Ce tour d’horizon des sports qui
se sont pratiqués à l’oflag II D-II B serait incomplet si nous ne faisions allusion à un des plus courants et qui n’a pas, lui non plus, manqué de nombreux adeptes : la boule, qu’il s’agisse de la lyonnaise ou de la pétanque.
Pendant la saison d’été surtout, beaucoup de terrains ont été occupés par ses amateurs, et,
selon "Ecrit sur le Sable", "certains concours engagèrent un nombre impressionnant de quadrettes".
Avant de conclure ce chapitre, faisons un retour à Gross Born car c’est là, au cours des longs hivers poméraniens, qu’ont pu se pratiquer les sports d’hiver. Le camp présentait, du nord au sud, une assez forte dénivellation
qui a été rapidement mise à profit par les amateurs de luge. Dès octobre 1940, il s’en est fabriqué un certain nombre et après une période de tâtonnements, la pratique de la fabrication des luges à partir de planches
de châlits, renforcées de boites de conserves, a été maîtrisée par beaucoup qui, d’ailleurs, s’en souviendront quatre ans plus tard. II y avait aussi, sur le territoire des blocks I-IV, un grand espace de sable qui, moyennant quelques travaux de pelletages, a pu être aplani et, avec la complicité d’une lance à incendie, obligeamment prêtée par nos gardiens, se mua en une magnifique patinoire sur laquelle patineurs et hockeyeurs s’en donnèrent à coeur joie et purent organiser en février 1942 une grande fête de la glace au cours de laquelle ils purent montrer leur talent. On ne signale qu’un seul incident, le jour ou la digue en aval de la patinoire, céda sous la pression de l’eau et où deux baraques du block I qui se trouvaient en contrebas furent partiellement inondées.
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Baignade en 1941
Oflag IID Gross-Born |
Baignade en 1941
Oflag IID Gross-Born |
Carte de membre du "cercle nautique" du Lieutenant françois PRUAL |
Carte de membre du "Stade Français" du Lieutenant françois PRUAL |
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prisonniers de guerre Français lors d'une baignades
au lac près de l'Oflag IID. Le sous-lieutenant
Raymond MESNIL (prisonnier n° 4266, Block 1
Baraque 26/1), est sur cette photo.
Photo donnée par Madame Nicole RIVOIRE,
fille du sous-lieutenant Raymond MESNIL.
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Les gymnastes de l'Oflag IID
de Gross-Born |
Baignade dans le lac voisin de l'Oflag IID de Gross-Born :
Au 1er rang, l'Officier qui est au centre des trois ayant les bras croisés est Henri de SANCY.
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BREVET SPORTIF DU PRISONNIER |
Recto verso médaille de la FFB (Fédération Française de Basket ?) peut-être remise à l'occasion d'un tournoi de basket ?
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Recto d'une 2ème médaille peut-être remise à l'occasion d'un tournoi de basket ? |
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Couteau du lieutenant Daniel LANDAS qu'il avait avec lui en captivité (9,5 cms de long). |
Gross-Born – Oflag IID = La baignade au lac voisin du camp.
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Gross-Born – Oflag IID = La baignade au lac voisin du camp. Au 1er plan, le lieutenant WALLET. |
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Gross-Born – Oflag IID = La baignade au lac voisin du camp. Au 1er plan, le lieutenant WALLET.
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Gross-Born – Oflag IID : Zapowiedź działalności teatralnej, sportowej, muzycznej? ».
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Gross-Born – Oflag IID = « Une séance d'éducation physique » |
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Gross-Born – Oflag IID = « Retour de la corvée de bois », dans les bois voisins et sous bonne garde. A noter la double rangée de barbelés.
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Inauguration du stade |
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Oflag IID - Gross-Born : la baignade au lac voisin
du camp. |
Oflag IID - Gross-Born : Patinage au Block I – Hiver 1941-1942. |
Oflag IID - Gross-Born : Patinage au Block I – Hiver 1941-1942.
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Oflag IID – Gross-Born : "programme annonce" de matchs de football qui vont avoir lieu le dimanche 20 avril 1941. |
Oflag IID – Gross-Born : composition des équipes des matchs du dimanche 20 avril 1941.
On peut y lire :
- les noms des joueurs,
- les noms des remplaçants,
- l'âge des joueurs,
- le club d'appartenance de chacun quand il jouait en France,
- les noms des arbitres.
Les équipes sont composées "seulement" de 7 joueurs chacune.
Les joueurs de "France-Sports" jouent en kaki.
Les joueurs de "SFO" jouent en bleu.
Le premier match est annoncé pour 13 h 30 et le second 1 heure 15 plus tard, à 15 h 45, avec, entre les mi-temps, un concert par le Jazz du bloc III…
Les matchs ne semblent durer que 75 minutes contre 90 minutes normalement. Chaque mi-temps ne devait durer que 30 à 35 minutes avec une mi-temps de 5 à 15 minutes.
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Gross-Born – Oflag IID : Les prisonniers ont pu « fabriquer » des luges.
Les noms des prisonniers présents sur cette photo ne sont pas connus à ce jour. |
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Oflag IID – Gross-Born : baignade dans le lac voisin de l'Oflag IID en juillet 1941. |
Oflag IID – Gross-Born : capitaine Jean GUITARD. |
Oflag IID – Gross-Born : La baignade au lac voisin du camp.
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Oflag IID – Gross-Born : partie de football sur le terrain de sport du « Block 1 ». On voit le remblai au-dessus duquel les spectateurs sont assis. Il se distingue parfaitement encore de nos jours dans la forêt de Borne Sulinowo. On voit également le mirador nord-est de l'Oflag IID et les barbelés du côté nord. A noter les anneaux olympiques entre les deux grands poteaux.
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Oflag IID – Gross-Born : Gross-Born – Oflag IID : Les prisonniers ont pu « fabriquer » des luges qui leur permettent de profiter de la déclivité de la « teufelheide », la « lande du diable ».
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Oflag IID – Gross-Born : partie de football sur le terrain de sport enneigé du « Block 1 ».
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Oflag IID – Gross-Born : Les prisonniers ont pu « fabriquer » des luges qui leur permettent de profiter de la déclivité de la « teufelheide », la « lande du diable », lieu-dit sur lequel l'Oflag IID est bâti.
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Oflag IID – Gross-Born : Prisonnier descendant en luge la « lande du diable » (teufel heide).
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Oflag IID – Gross-Born : La baignade au lac voisin du camp.
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Oflag IID – Gross-Born : La baignade au lac voisin du camp.
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Oflag IID – Gross-Born : une partie de pétanque.
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Oflag IID – Gross-Born : le terrain de sport. Les baraques que l'on aperçoit sont les 32 (à droite) et 33 (à gauche).
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