Les protestants à l’oflags IID-IIB | |||
Toujours, d’après l’abbé Flament, le nombre des protestants dans le camp a varié entre 80 et 60 officiers - au gré des départs - surtout celui des anciens combattants et des alsaciens. Ce groupe, dès les premiers jours de la captivité, s’est rassemblé autour du noyau que constituaient un pasteur, le lieutenant Gerbeau, pasteur à Dieulefit, quatre étudiants en théologie, dont le lieutenant Claude Cariage qui sera plus tard envoyé comme pasteur dans un Stalag et plusieurs anciens conseillers presbytéraux dont Fougeirol et Jost. Ont également joué une grande influence dans les réunions que ce groupe a rapidement organisées, les lieutenants Ricoeur, Daniel Robert et Perdrizet. Au début, les services religieux se firent sans aucune prédication, sur l’ordre des allemands. Mais un peu plus tard, les cultes ont pu être célébrés dans une baraque du bloc II, les allemands ayant autorisé le franchissement des barbelés aux participants de ces services. Pour la réalisation de ces cérémonies, le pasteur allemand Bahr, qui dirigea le camp pendant un certain temps, avait prêté à la paroisse protestante une coupe en argent. Au nouveau camp d’Arnswalde, le culte se célébrait à la salle 1.402, qui était l’emplacement habituel de l’oratoire catholique. L’église protestante du camp a été aidée par des envois de livres de l’YMCA (*) et du comité Oecuménique des Eglises de Genève. Rapidement, des conférences furent organisées, et, même, à Arnswalde, un cours officiel s’est déroulé en novembre 1943 par Ricoeur, Escande, Jost, Daniel Robert et Gerbeau. Il faut signaler que de nombreuses tentatives de rapprochement entre les églises catholique et protestante du camp ont été tentées ; elles n’ont guère abouti et il est assez regrettable que chacune d’elle, à plusieurs reprises, a cru devoir rejeter sur l’autre la responsabilité de ces demi-échecs. Demi-échecs d’ailleurs, car, à aucun moment il n’y a eu rupture, et, à l’intérieur du camp, dans les chambres, dans les popotes, une totale amitié a toujours régné entre les membres des deux confessions - ainsi d’ ailleurs qu’avec les athées et ceux qui affichaient leur hostilité à toute religion. |